Ne crois pas que ce sont mes désillusions qui me font parler.
Ce n'est pas parce que je rencontre plus de mal que toi à changer mes habitudes bien ancrées que je n'y crois plus. Ce n'est pas parce que je me suis lassée de crier mon désarroi que je n'espère plus. Au contraire. Je crois en en toi.
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- une fleur qui ne peut pas mourir ça existe ?
- ben non. - un arbre ou une autre plante ? - non plus. - Et un lampadaire ? - Un lampadaire ne pas mourir puisqu'il n'est pas vivant. C'est le principe. - ... ah. Alors je voudrais que toi et moi on soit des lampadaires. Tu veux bien ? ... émoticône heart Souvent, je la regarde. Et souvent, je me dis qu’elle doit être un papillon.
Ses premiers jours, je l’ai observée des heures entières d'affilée sans jamais me lasser, comme une petite fille observe un papillon sur le lilas. Puis il y a ce lien. C’est intense. En moi. Incontrôlé. L’effet d’un battement d’ailes de papillon au milieu de ceux de mon cœur. Parfois les ailes s'emballent, d’autres fois elles s’arrêtent et tour à tour mon cœur se sert, s’apaise, se précipite… Ni mensonges ni stratagèmes.
C'est la promesse que je t'ai faite alors que je te portais encore. Même ce Noël, lorsque tu m'as demandé : "Dis maman ? Toi, tu crois au père Noël ?" Je t'ai répondu sans hésiter que je croyais à la magie de Noël, à l'esprit de Noël et que peu m'importait le nom qu'on lui donnait ou la forme qu'il prenait. Il a quelque chose de magique cet esprit. J'ai bien vu que tu étais restée un peu perplexe, que tu avais senti que quelque chose t'échappait. Mais j'espère que le jour ou tu sauras que le gros monsieur dans son manteau rouge et blanc n'a jamais mis les pieds dans notre cheminée, tu comprendras qu'il existe d'une autre manière. Que le père-Noël c'est moi, c'est papa, marraine, mamie... Qu'il est en chacun nous. Qu'une fois que tu connais le secret, il est en toi aussi. Se traîner. S'emmitoufler. Elle est déjà malade.
La regarder sautiller. Se prendre direct une boule. Râler. Encore une. On va être tremper. La voir sourire. Sortir la luge. Se surprendre : il ne fait pas si froid. Quelques descentes. Ses yeux qui pétillent. La grande descente. Des cris. Des rires. Se laisser rouler. Depuis quand fait-il nuit ? Une dernière... Puis un chocolat chaud, un lait cannelle. Cette petite finira-t-elle par réussir à me faire aimer la neige ? Arrivera peut-être le jour où tu me demanderas si ton père et moi, nous nous sommes aimés. Si tu es un accident ou un enfant désiré.
Ce jour là, je te dirais que tu n'es rien de cela, que tu es bien plus que ça et je te conterais comment, un après-midi, j'ai fait appel au destin. Notre histoire, celle qui t'a fait naître, n'a rien de commun. Tu ne me crois pas ? Pourtant, tu es la réponse du destin. Avant ton père, je ne voulais pas être mère. J'étais trop consciente. Consciente des dégâts, de l'effet papillon, ces petits rien qui affligent tant. Je ne veux pas être responsable des tourments d'une vie vacillante. La quasi totalité des gens que je connais s'accorde sur une chose : il faut casser la routine car il n'y a rien de plus emmerdant.
Mais comment sait-on qu'on y est ? Ou qu'on en est sortit ? Et pourquoi la fuir à tout prix ? Passer son temps à fuir la routine n'est-il pas une autre forme de routine ? Ne finit-on pas obligatoirement par inscrire un schéma ? Qu'il se dessine à travers un trop plein de soirées télés ou de soirées d'folie... Et puis, si la routine se situe dans le manque de plaisir que nous ressentons à force de répétitions, n'est-il pas suicidaire d'essayer de faire ce que nous aimons dans la vie ? Parce que, si faire au quotidien ce que nous aimons finit par nous ennuyer, vers quoi pourrons nous nous tourner pour casser la routine ? A l'approche de la Toussaint, mes pensées retournent vers ceux que j'aime.
Aujourd'hui, je repense à un ami, à sa famille qui a perdu un être cher. Les épreuves de la vie... Il y en a tant qu'elle nous présente. Tant de force à trouver. De courage à chercher. De solutions à envisager. De rêves à mettre de coté. De projets à oublier. D'espoir à enfermer. A chaque jour suffit sa peine... Certaines nous font tout mettre de coté. Mais voilà que ces épreuves sont souvent utiles. Parce que grand nombre d'entre elles nous construisent, nous font grandir, nous apprennent. Parfois même nous changent. Et quand la tempête est passée, nous rendent sereins, fiers, et plus forts. Mais aujourd'hui, mes pensées et mon soutien sont pour quelqu'un qui n'a pas rencontré une de ces dernières... Souffrance, manque, déstabilisation, perte, et beaucoup de tristesse. Il n'y a pas de solution à trouver, juste du temps à laisser filer, se permettant de s'effondrer mais en se promettant de ne jamais sombrer. Il est de ces douleurs qui ne s'imaginent pas. Un chagrin si fort qu'il ne se surmonte pas. Une perte qui laisse à jamais une trace dans le cœur, dans l'esprit et dans la vie. C'est un point de repère qui s'en va. Une partie de nous qu'on arrache. Le lien d'une fraternité que l'on ébranle. Et parce qu'une maman c'est avant tout celle qui nous apprend, qui nous "élève" et nous donne les armes pour mener notre vie à notre manière, ... C'est également la dernière leçon qu'elle nous donne. La vie est précieuse. Et la vie, un jour, souvent trop tôt, prend fin. Le point final d'une éducation. Une obligation de grandir, de faire sans elle, de devenir à notre tour ce point de repère en comprenant les enjeux. C'est un fait.
Nous n'en sommes pas forcément conscientes au départ mais nous l'apprenons rapidement : Devenir Maman, c'est accepter d’être jugée, tout le temps, par tous le monde. Au début c'est une généralité. Un peu de confiance en soi suffit pour ne plus le remarquer. Puis les choses se précisent, les juges quittent leurs statuts de "groupes" pour devenir des "individualités". L'assistante maternelle, puis la maîtresse, la maman de untel, le papa de unetelle, le professeur de musique... et les moindres faits et gestes de votre enfants se retrouvent passés au crible de leurs analyses afin de trouver un lien cohérent avec l'attitude que vous devez avoir eu pour qu'il en arrive là ! Trop douce, trop autoritaire, trop gentille, pas assez attentionnée, trop couveuse, trop indulgente, pas assez attentive, trop égoïste, et tous les contraires... Et puis votre vie bordel ! Pas assez stable ou trop réglée. Famille recomposée, papa absent, femme de carrière... Et voilà que soudain chacune des attitudes de votre enfant devient le reflet de ce que vous êtes. Permet à tous d’être persuadés de vous connaitre ! Ils nous l'avaient dit : "vous verrez, ça vous change la vie" ! |
Mes tentatives d'écrits
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